En juin 2015 nous sommes allés en Israël par l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv.

Pendant 7 jours nous avons rencontré des palestiniens. A notre retour, très marqués par ce que nous avons vu, j’ai raconté ce voyage, dans plusieurs articles intitulés « Retour de Terre…Sainte ». Il s’agit même du titre d’un petit livre que j’ai réalisé et de conférences que j’ai essayé de donner dans ma ville, ce n’était pas un sujet très attractif…

Vu

Aujourd’hui, dernier jour de notre séjour à Bethléem, nous décidons de retourner à Jérusalem. Nous choisissons de passer ce matin par le check point passage obligé des palestiniens pour sortir de leur ville de 150000 habitants. A notre arrivée il y a une foule importante. Pourquoi à cette heure tardive de la matinée, 8h30 ? Nous reconnaissons Jouad (prénom modifié). Nous avions dîner chez lui, l’avant veille. Il nous explique que « les soldats ont fermé les portes, il y a une heure, et l’on ne sait pas quand ils se décideront à ouvrir, il faut attendre ça peut durer une heure encore plus. » …

Tout le monde attend là impuissant…mais jusqu’à quand ? Ces moments nous paraissent explosifs ; il fait chaud, l’ambiance d’enfermement est oppressante mais toute rébellion ou impatience violente serait immédiatement réprimée…

Anecdote, une femme, bien maquillée et cheveux blonds sans foulard, sûrement une chrétienne, semble très pressée ; elle nous interpelle mécontente de notre présence car les touristes bénéficient d’un passage spécial pour sortir de Bethléem. Pourquoi cette réaction ? Est ce que notre tout petit groupe ralentirait le passage de ces centaines de personnes? Ou plutôt n’a-t-elle pas le sentiment d’être humiliée en s’exposant à des étrangers dans une telle situation ? Après discussion et en apercevant nos appareils photos (pourtant interdits) elle nous sourira et pensera que nous pourrons témoigner avec plus de réalisme de ce quotidien-prison. C’est ce qui m’a encouragé à faire un billet dans mon blog plutôt réservé au positif de la vie. ..

Soudain la rumeur enfle que le passage est ré-ouvert ; alors tout le monde se bouscule pour passer plus vite ; nous voyons des petits enfants qui risquent d’être écrasés… Nous apercevons les tourniquets en fonctionnement, ça passe enfin… Quelle file choisir ? Celle qui ne sera pas retardée par les problèmes de papier ou de faciès d’une personne devant nous…Pour le touriste, le militaire de faction, peut être honteux, ne sortira même pas de sa cabine. Quel rôle difficile pour ces jeunes appelés !

Nous aurons vécu ce passage pendant plus d’une heure, ce n’est pas grave, nous sommes en vacances…mais nous pensons à ces travailleurs qui en retard, risquent de perdre leur emploi déjà si précaire…

Extrait de mon petit livre « Retour de Terre…sainte »

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