Le cortège de Jeanne d’Arc

Le cortège de Jeanne d’Arc

Lettre de Jeanne à sa cousine Lilas

Dimanche 8 mai, mon papi et mon papa m’ont emmené au défilé des fêtes de Jeanne d’Arc à Orléans. Mamie disait que lorsqu’elle était petite son grand père Albert qui habitait à Orléans, l’avait accompagné elle aussi. Ces fêtes sont vraiment très très anciennes !!!

Nous nous sommes installés sur le Pont Georges V, le plus ancien sur la Loire. Le tram a été arrêté exceptionnellement pour l’après midi et nous avons attendu Jeanne d’Arc. Nous avons patienté longtemps , on voyait sur internet que le cortège était parti de la Cathédrale et s’arrêtait très souvent. Enfin on a entendu les fanfares et Jeanne d’Arc est apparue sur son cheval entourée de ses pages. Elle a été brûlé à Rouen il y a plusieurs siècles, mais ici tous les ans toute la ville la commémore, elle a délivré Orléans en… 1429 .

Nous avons décidé avec papi de prendre chacun des photos et de les partager sur son blog

Enfin arrivée de Jeanne d’Arc, au fond la cathédrale d’Orléans

Et pendant plus d’une heure des gens que je n’avais jamais vu, ont défilé devant nous.

En vrai, voilà le Maire et d’autres personnages en tenue

Monsieur le Maire Serge Grouard accompagné sur sa droite du Général d’Armée Aérienne et sur sa gauche de l’invitée de ces Fêtes, Chahdortt Djavann, une écrivaine iranienne exilée en France depuis 1993, en conversation avec la Préfète du Loiret

Quelques élus, la députée, le sénateur, le Président du Conseil Départemental

Des maires de communes environnantes

Des avocats, des juges …

Les universitaires de l’Université d’Orléans, suivis des élus étudiants

Heureusement que la musique des fanfares faisait l’ambiance !

Puis ce fut des gens costumés comme au Moyen Age

Te souviens-tu l’année dernière on était allés avec les parents au Marché Médiéval, sur le Campo Santo, près de la Cathédrale. Il y avait des marchands et des spectacles de danses et de batailles de chevaliers. Ils étaient dans le cortège.

Des filles et des garçons représentaient leurs clubs sportifs .

Ça serait long de voir tous les clubs d’Orléans, mais pour ceux qui défilent, c’est sympa de nous montrer ce qui font ! Dommage qu’il n’y a pas mon école de danse, ni mon club de natation, ça serait difficile d’amener une piscine et puis en maillots de bain gla-gla !

Extraordinaire, il y a même des écoles !

Je ne sais pas si mes parents auraient voulu que mes copines et ma maîtresse défilent ?

Et de fiers pompiers !

Des gens en robe que je connais pas… mais que mon papi semblait connaître !

Des amis sûrement venus de loin

Qu’ils sont drôles ces garçons et ses filles avec leurs foulards enroulés !

Et maintenant des hommes très dignes qui ont fait la guerre

Ma chère cousine combien de découverte sur le Pont !

Voilà, c’était un peu long mais que de couleurs, que de musiques. Je comprends maintenant pourquoi mamie, petite fille de mon âge, a gardé le souvenir de cette sortie à la main de son grand père qui était fier de sa ville d’adoption.

Mon papi , en blaguant, dit que la moitié de la ville défile sous les regards de l’autre moitié. Il dit que ça rapproche les gens de se reconnaître. C’était sympa de voir tous ces gens que l’on ne voit jamais .

C’est comme une grande parade ! Vive Jeanne d’Arc de 1429 et d’aujourd’hui !

Jeanne ta cousine pour toujours

A savoir

Cette fête trouve ses origines dans la procession d’action de grâce, organisée par l’Évêque, un an après l’entrée de Jeanne d’Arc dans Orléans prise aux anglais le 8 mai 1429. Procession religieuse exclusivement au début, elle a vécu les différentes évolutions religieuses régionales ou nationales. Elle est devenue fête nationale, fête révolutionnaire, interdite ! La participation du clergé comme des fonctionnaires de l’État est remis régulièrement en cause. L’auteur du panégyrique de Jeanne d’Arc est source de longues discussions. Le circuit effectué par le cortège est très souvent modifié . L’ordre dans lequel les personnalités défilent tient un rôle important selon les époques. La canonisation de la sainte le 16 mai 1920 ne semble pas avoir été déterminant sur la ferveur des orléanais à la fêter dans la liesse.

Le 8 mai, tous les ans, une inexorable fatalité précipite sur le pavé d’Orléans des généraux et des archevêques, des gymnastes et des conseillers municipaux pêle-mêle. Étroitement surveillés par une double rangée de soldats en arme, ces malheureux auxquels tout espoir de fuite est interdit trainent deux heures durant sur les pavés disjoints leurs uniformes de gala, leurs robes rehaussées d’hermine. Quel prestige résisterait à pareille épreuve ? La foule voit défiler ses maîtres, le crâne jaune de sueur, le col ramolli, les pieds lourds et meurtris ; elle goute des joies primitives, celles-là même du jeu de massacre où les époux trompés et les plaideurs déçus assouvissent d’anciennes rancunes sur la mariée et le juge en carton-pâte.

Jean Zay, Chroniques du Grenier écrites en 1925 , Orléans, Editions L’écarlate 1995, p 25. Ce texte de Jean Zay a paru pour la première fois dans la revue littéraire Le Grenier. Ce passage est cité par Antoine Prost dans son livre « Orléans 1911 » CNRS EDITIONS. 2022

One thought on “Le cortège de Jeanne d’Arc

  1. Citation de Jean Zay tout à fait éclairante et absolument pas démodée. Merci de l’avoir indiquée dans votre reportage…

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