Retour d’Ethiopie (5) Jérusalem

Retour d’Ethiopie (5) Jérusalem

Après avoir passé une partie de la nuit à bord de l’Airbus, venant de Paris, nous atterrissons à Addis Abeba puis après un vol intérieur nous arrivons à … Jérusalem, pas exactement, à Lalibela, la Jérusalem d’Afrique, dit-on.

Nous nous souvenons de notre visite à Jérusalem en Palestine mais l’ambiance ici en Afrique est différente ;  le tourisme et les militaires sont moins omniprésents que dans la vieille ville de Jérusalem, à Bethléem il n’y a pas de « mur » , ici c’est plus cool. En plus nous ne sommes pas en période de pèlerinage, ces derniers doivent être imposants et surtout très pieux , ils se déroulent à certaines fêtes comme Timkat (Epiphanie). Cependant dans les églises nous avons rencontrés quelques éthiopiens, pèlerins en famille, comme ci-dessous.

Alors où est la similitude ?

Lalibela c’est la Terre Sainte des éthiopiens. Parmi les nombreuses églises, on retrouve des noms connus dans l’Histoire Sainte : le Mont Sinaï (Debré Sina), le Tombeau d’Adam, le Nouveau Golgotha, la maison de la Croix ( Beita Masqal), la maison de Marie (Beita Maryam), Bethléem.  Il y a tout naturellement le Jourdain, le canal Yordanos, voie d’eau souvent asséché taillée dans la roche lors des fondation du site, moins large que le vrai …

Le Jourdain (Yordanos)
Extrait de Découverte Éthiopie Guide Olizane

Pourquoi ce monde transféré ?

Ces églises ont toutes été construites par l’empereur Lalibela (saint de l’église orthodoxe) dans la deuxième moitié du 12ème siècle. Ayant fait lui même un pèlerinage en Terre Sainte, il voulait éviter aux éthiopiens de faire le chemin de Jérusalem en pèlerinage. De plus c’est l’époque de grandes victoires islamiques et la prise de Jérusalem par Saladin et l’empereur a peut être voulu transféré les lieux saints ici. De nombreuses hypothèses sont émises sur les réalisateurs de ce projet, on parle de 500 artisans de l’empire byzantin. La disposition très précise de cet ensemble de constructions représenterait le message et le témoignage de foi  voulu par le roi Lalibela, voir le guide Olizane « Ethiopie Au fabuleux pays du prêtre Jean ».

Il est étonnant d’observer, en visitant ces lieux, que cette foi est d’actualité et concernent tous les éthiopiens de cette région ; j’ai vu des jeunes guides, des adultes en visite, baiser les chambranles des portes en signe de respect pour le lieu, ou se prosterner pieusement devant le Saint des Saints tendu de parures dorées . Ils recherchent tous la bénédiction du prêtre qui leur présente la croix et glissent un billet dans l’urne à proximité.  Il semblerait que l’entretien de ces monuments est à la charge de l’église.

Bieta Medhane Alem, 33,5m de long et 23,5 de large et 11,5m de haut. L’excavation mesure au total 45x43x10m.
Eglise monolithique de Beita Medhane Alem recouverte par l’Unesco
Intérieur
Intérieur de l’église toujours « en activité »

Intérieur de Beita Maryam

Beita Ghiorghis, la dernière église fondée par le saint roi Lalibela à la demande de Saint Georges
Beita Ghiorgis, hauteur 10,6m et 12,5 m de coté
Beita Ghiorgis. Le monument es sculpté au centre d’une excavation de 19m et 23 m
Intérieur de Beita Ghiorghis, seuls les fenêtres du 3ème étage sont ouvertes
Beita Abba Libanos, 9,5x7m et haute de 7,5m
Beita Emmanuel, monolithe de 17,5×11,5×11,5

A 43km au nord est de Lalibela

Cette église a été fondé par le prédécesseur de Lalibela, l’empereur Yemrehanna Krestos, né au 11ème siècle. Il construisit cette église à l’âge de 79 ans. Son tombeau se trouve dans la grotte.

Entrée de la caverne naturelle
Yemrehanna Krestos , hauteur 6 m, elle mesure 12x10m, elle est construite en bois.
Un des plafond de l’église

Ces moines vivent là dans la caverne toute l’année

Physiquement ce n’est pas très facile de se faufiler dans les couloirs ou dans les tunnels et de gravir les escaliers mais parcourir Lalibela l’africaine est une chance immense . Ces lieux d’histoire et de chrétienté sont vraiment exceptionnels . Quand on imagine le travail de conception, de terrassement, de sculptures … l’admiration est à son comble pour les artisans et ouvriers de ce Moyen Age éthiopien.

L’Unesco, la Communauté Internationale, l’Etat et l’Eglise locale ne feront jamais trop pour préserver et valoriser ce patrimoine .

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