Rencontres libanaises (5)

Rencontres libanaises (5)

Georges, cultivateur.

Georges nous reçoit dans sa cave. En effet Georges est cultivateur-vigneron. Sa cave construite sous sa maison entre 1560 et 1820 est un véritable musée de sa famille.

L'accueil de Georges
L'accueil de Georges

Nous découvrons son arrière grand père grand spécialiste du vers à soie, photographié à l’exposition universelle de Paris en 1900 . En effet dans cette région montagneuse était plantée de mûriers sur lesquels les paysans élevés le vers à soie. A Kfarkarab il y avait une filature , employant une trentaines d’ouvriers et ouvrières, c’est là d’ailleurs que les jeunes effectuaient leurs premières rencontres. ..

L'arrière grand père, spécialiste des vers à soie
L'arrière grand père, spécialiste des vers à soie

Outre son vin en fûts ou en bouteilles, Georges a conservé dans sa cave une multitude de souvenirs, des livres, des armes, des photos et les outils de ses ancêtres. Il nous décrit chaque objet avec beaucoup de détails et de temps en temps c’est son fils qui complète les explications dans un français plus précis. On retrouve dans ces souvenirs, la période coloniale française. Les enfants nous disent qu’ils continueront à veiller sur ce patrimoine.

Cultures de plus en plus difficiles

Georges est l’un des derniers cultivateurs de la région. Il survit grâce à l’élevage du vin, vin rouge et vin doux, qu’il nous fait déguster . Mais cette année la vigne a moins rendu, avril a été trop froid. En conséquence, il ne faudra pas passer de longues nuits à veiller le chaudron où « bouille » le jus qui donnera le résinet. Georges et son épouse Colette élèvent plusieurs dizaines de lapins (mais dernièrement un serpent… a mangé une dizaine de lapereaux). Ils récoltent des fruits qu’ils vont vendre à la ville. Colette tient une petite épicerie de « proximité » (comme il y a beaucoup dans les villages) .

Georges et sa famille ne semble pas très riches et pourtant nous avons été impressionnés par son sourire et pas son optimisme. Ses frères sont partis à l’étranger et bénéficient de bonnes situations. Lui reste là, enraciné très profondément à la terre de ces ancêtres.

Georges et son épouse sont pratiquants catholiques. Georges chante avec deux autres personnes à la messe du samedi soir de son église.

Ecoutez : georges chante: soyez le bienvenu

L'église
L'église
Elie avec son sabre, un saint très vénéré au Liban
Elie avec son sabre, un saint très vénéré au Liban

Ils n’ont pas beaucoup de chemin à effectuer pour se rendre à l’église car celle-ci jouxte sa maison. Il a la clef et nous l’a fait visiter. Historien, Georges nous montre les stèles qui indiquent ses constructions : 1840, puis 1870.

La guerre

Comme toutes les constructions de la région, l’église de village a été démolie pendant la guerre, en 1990. Georges nous montre sur la place, l’emplacement d’un canon du Général Aoun qui naturellement , était pris pour cible par les belligérants des collines d’en face. Au début de la guerre c’était les syriens à l’Est et à la fin ce sont les milices à l’ouest. Sa voiture a été pulvérisée. Et eux ?

La famille se réfugiait dans la cave. Georges avait 17 ans et combattait contre les syriens « pour défendre le Liban ». De cette période il reste un dessin de lui au fond de la cave.

Au fon de la cave un dessin...
Au fond de la cave un dessin...

Parmi les personnes que nous avons rencontré, Georges a été le premier à nous parler de la guerre et le seul à s’exprimer sur son engagement pendant cette période ; nous savons également qu’il est toujours engagé ; je suis sûr qu’à ce sujet il aurait eu beaucoup à nous parler, toujours très fier de défendre sa terre.

2 réflexions sur « Rencontres libanaises (5) »

  1. Enfin, je trouve et j’arrive a voir le Georges en question. C’est bien lui et sa femme Colette, ma soeur.

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