Abel Marta

Abel Marta

Abel Marta vous connaissez ?

Abel Marta est le fondeur de bronze de la région Centre . Les sculpteurs de toute la région et même de Paris lui confient leur œuvre à immortaliser en métal. En France ils sont une cinquantaine à faire ce métier.

Abel Marta
Abel Marta

J’ai eu la chance de le rencontrer dans son usine presque cachée dans un village beauceron à Tivernon, seul un banal panneau annonce la direction « Fonderie ».

Il est là depuis près de 30 ans.

Plusieurs reportages ont été réalisés sur lui, le dernier date de 2005, il organisait avec son ami le sculpteur Jean Luc Brandily une journée « portes ouvertes ».

L'affiche des
L

Artisan ou artiste ?

Artisan ou artiste je ne sais pas comment le qualifier.

J’ai d’abord rencontré l’homme .

En effet, j’ai été très étonné par l’accueil chaleureux qu’il a fait à L. qui m’accompagnait et qui avait été sa stagiaire. Cette ancienne stagiaire des Beaux Arts était restée avec lui quelques semaines, il y a 6 ans et pourtant il s’en souvenait comme hier. Après les retrouvailles Abel nous a conviait dans son salon et autour d’un café nous avons parlé. Malgré le travail qui l’attendait il s’est rendu disponible pour nous.

Il nous a parlé de son travail et de ses « clients », les créateurs.

Il semble les connaître par cœur et je me demande s’il y a d’autres personnes aussi expertes que lui sur la personnalité des sculpteurs !

Quand ils franchissent la porte de son atelier, ils lui confient leur œuvre de plâtre, de bois, de terre et sans s’en rendre compte ils se confient eux-même. Certains sont interrogatifs sur leur dernière création : « plaira-elle ? » ; d’autres sont sûrs d’eux : « ça va marcher ! » ; fort de sa longue expérience, Abel pourrait donner un avis péremptoire, au contraire il reste à l’écoute et laisse à chacun sa chance. « Je suis sûr que certains artistes feront des chefs d’œuvre … ». Alors n’allez pas voir Abel pour qu’il vous donne son avis, notre ami est bien trop respectueux des réalisations de ses clients .

Aspect de la galerie de la fonderie
Aspect de la galerie de la fonderie
Quelques unes des sculptures entreposées dans l'atelier en attente de futures commandes de bronze
Quelques unes des sculptures entreposées dans l

En fait Abel devient leur confident. Les artistes avec leur sensibilité hors du commun vivent des périodes de doute, de démotivation et parfois d’abandon. Abel nous explique combien il est important de les réconforter et de les aider à reprendre le chemin de la création artistique.

Sa capacité à l’écoute je l’ai involontairement testé ; il parlait de lui et de ses amis les artistes quand, subitement il s’est informé de mon activité actuelle, la retraite ; nous avons conversé sur les bienfaits et les inconvénients de la retraite, comme s’il devait se retrouver dans cette situation dans les mois à venir. Tout simplement il m’écoutait et s’intéressait à moi . Quelle humanité pour un artisan envahit par les commandes (plus de trois mois d’avance actuellement).

L’artisan-artiste.

En l’écoutant Abel, je me dis qu‘ il est plus qu’un artisan, Abel est aussi un artiste, car il sait voir, sentir et entendre.

En effet le bronze sortant de son carcan de plâtre réfractaire, est « brut de décoffrage », c’est Abel qui le transformera en chef d’œuvre. Son art consistera à meuler, polir, accentuer des détails et donner la touche finale, la patine. Ainsi il offrira au créateur l’œuvre que ce dernier avait imaginée.

La fonderie

Après notre rencontre autour d’un café, Abel nous invite à faire le tour de sa fonderie en nous expliquant le cheminement complet de l’œuvre . Nous voyons l’atelier où après avoir été moulé le sujet devient œuvre de cire. Cette cire sera recouverte de plâtre réfractaire et à la cuisson fondra laissant plus tard la place au bronze. C’est pourquoi on appelle cette technique « à cire perdue ». C’est la même technique que j’ai découverte à Ouagadougou au Burkina Fasso.

Travail de la cire
Travail de la cire

Le bronze en fusion est coulé dans une fosse de plus de 3 m de profondeur remplie de sable compacté pour éviter que le moule explose . Abel nous explique combien cette opération est technique et physique.

Enfin, Abel nous montre les outils avec lesquels il continue à métamorphoser le bronze souvent très brute en figure au couleurs et expressions les plus sensibles .

Nous faisons également connaissance de la compagne et du fils d’Abel qui travaillent ici. Il est très important pour le fondeur-artiste de faire partager son savoir-faire à son fils « calmement, sans emportement ! » .

Abel et son fils devant une sculpture
Abel et son fils devant une sculpture

Il se rappelle de ses débuts . Chauffeur-livreur de bronzes dans un atelier parisien, il a remplacé au pieds levé le « patineur » . « J’ai dû trouver seul les formules de patine, car en ce moment là les savoir -faire ne se divulguaient pas, le patron me disait bien : je pense approximativement que c’est tel mélange, mais … alors je faisais des essais et je notais les formules… ».

Comme nous ne pouvons abuser de la disponibilité d’Abel, nous le laissons à son art .

Abel et sa compagne nous saluent
Abel et sa compagne nous saluent

Une nouvelle fois j’ai eu un grand plaisir de dialoguer avec les artistes ou artisans, ces femmes et ses hommes aux valeurs humaines encore intactes. Et j’aime vous faire partager ce bonheur dans ce blog.

3 réflexions sur « Abel Marta »

  1. je viens de regarder le reportage de TF1 qui vous était consacré, je ne pourrais pas acheter une de vos oeuvres
    mais je les trouve SUBLIMES et si fines je vous admire pour ce travail.Bonne continuation!!!!!

  2. oui c est un vrai artiste et ne pas oublier sa femme qui fait un travail enorme aussi et en plus c est ma sœur et son fils miguel aussi du bon travail bises a tous

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