Rencontres à Madagascar suite 6 (novembre 2007)

Rencontres à Madagascar suite 6 (novembre 2007)

Monsieur Jean,

Nous visitons le village d’Ambila. Nous nous intéressons aux divers jeux des enfants

, au travail des pêcheurs réparant leur filets, etc…

C’est alors qu’un homme d’une cinquantaine d’année nous interpelle en français. Il se rend à la salle de réunion-vidéo où le maire, un représentant des eaux et forêts ont convoqué le village.

Monsieur Jean vient du quartier de l’autre coté du Canal des Pangalanes que l’on traverse grâce au pont de chemin de fer.

Il me plait bien avec son baluchon, je le prends en photo après lui en avoir demandé l’autorisation; mais malicieusement il me réclame de l’argent, je comprends que par cette chaleur il a soif.
Selon ma conception de la photographie des gens, je refuse, indiquant que ce n’était pas convenu lorsqu’il m’a donné l’autorisation. Palabres, recherches vaines de quelques monnaies, il s’en va.
Quelques temps après et un peu plus loin dans le village, je le retrouve, il ne parle plus d’argent et nous commençons une longue conversation amicale.
Il souhaite cependant que je lui paie à boire…OK
D’abord il m’explique l’objet de la réunion : attirer l’attention des villageois sur l’interdiction du brûlis, qui n’est pas respecter puisque dans les environs la forêt a brûlé ces derniers jours. Il s’agit soit d’actes volontaires, moyens de faire repousser l’herbe et d’y faire brouter les animaux, soit d’imprudences provoquées lors de la fabrication du charbon de bois.

Ensuite Monsieur Jean me raconte sa vie ; actuellement il est en invalidité après une longue et très grave maladie pulmonaire (je crois) ; il me parle de Paris et de Berlin ???
Et je comprends que dans sa jeunesse, ayant eu son BAC de technicien automobile, il est allé se perfectionner à Berlin Est . Il est revenu au pays, a travaillé dans plusieurs entreprises dont certaines on fermées . Maintenant il n’a pas de ressources et de temps en temps il va à la ville pour régler des moteurs ou faire de l’électricité.

Parfois il accompagne en pirogue, des amis, sur le Canal et les grands lacs de la région, il nous parle de sa région avec passion et nous rassure « depuis longtemps, il n’y a plus de crocodile ici, si un d’eux s’aventurait, il serait immédiatement tué tant il y a tant de monde sur le bord ! ».

Le Canal est barré régulièrement par des pièges à poissons.

Il nous explique qu’il connaît le chef de gare et un de ses amis est gardien de voie, c’est à dire responsable de 15 km de voie de la ligne Antatanarive à Tamatave qu’il parcourt à pied chaque jour.
Le temps passe, nous nous dirigeons vers le café. Il est fier de nous présenter son petit fils et son fils. Nous apprenons que ce dernier tient le Tropicana, le bistrot d’en face la gare d’Ambila.
Monsieur Jean croit beaucoup au tourisme, c’est pourquoi son fils a construit plusieurs bungalows au bord du Canal. Nous avions déjà repéré ces maisons traditionnelles pleines de couleurs et très propres. Nous les visitons .

Nous terminons cette rencontre au Tropicana devant les bières tant désirées, à la lumière de la lampe à pétrole.
Espérons que grâce au train de voyageurs attendu l’année prochaine, Ambila redeviendra Tananarive-plage , que le Tropicana sera l’Hôtel en vogue avec un guide exceptionnel en la personne de Monsieur Jean .

Le pont de chemin de fer traversant le canal

Les cheminots

One thought on “Rencontres à Madagascar suite 6 (novembre 2007)

  1. Je trouve ça magnifique tes portraits et descriptions. Et puis aussi votre façon de voyager si loin du touriste en bus dont le temps est compté. Je crois que ce n’était pas la peine de vouloir nous faire vivre en direct votre voyage si ce n’est que nous soyons moins inquiet. Le temps est une affaire d’occidentaux tellement habitué à suivre l’actualité à la seconde. J’en sais quelquechose sur mon blog mais c’est fatiguant et peut être pas vraiment intéressant, les grands médias sont là pour ça.
    Et puis, je suis sur que tu passes beaucoup de temps à réaliser ces beaux billets, tu n’aurais pas pu le faire dans un cybercafé même avec les meilleurs outils du moment.

    Continue, on en veut encore !

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