Welcome

Welcome

Welcome, cette inscription sur les tapis brosse illustre nos pas de porte. Dans le film « Welcome » l’image s’arrête sur ce tapis dans l’immeuble de Simon, le héros. Alors je me suis demandé si ce n’était pas le message principal à tirer de ce film.
D’où vient la polémique que ce film a déclenché. Si ce n’est que provoquer en chacun d’entre nous la réflexion ; sommes-nous prêts à accueillir ces hommes et ces femmes venus de loin et qui nous paraissent si différents.
Le droit d’asile est malmené en France, mais nos gouvernants ne font-ils pas la politique qui est le reflet de ce que pense la société (idem pour les prisons).
Ce film était nécessaire pour montrer la situation de Calais et de ces centaines d’êtres  humains espérant passer en Angleterre.
Cependant il me semble  très doux concernant la pression qui est faite à ces personnes affolées dans ce cul de sac. La presse relate des faits plus violents. Ne fallait-il pas édulcorer un peu pour passer dans le grand public (pas trop bousculer !).
Contre Simon qui aide ce jeune kurde , les flics utilisent la rumeur, la dénonciation pour « poliment » appliquer le code pénal à ce mec différent qui reçoit chez lui « des crasseux, des voleurs… ».
Je me demande si c’est la réalité ; Marion (l’ex femme de Simon) explique à plusieurs reprises comment pour les bénévoles est difficile la distributions de vêtements et de nourritures tous les soirs face à la police. On voit dans le film combien ils sont prudents devant le dispositif législatif et policier pour pouvoir continuer leur œuvre humanitaire. J’aurai aimé que le réalisateur nous montre plus leur vie quotidienne.
Je sais qu’une de mes lectrices fidèles participe à ces actions humanitaires à Calais, peut être dans les commentaires donnera-t-elle des infos supplémentaires. Merci.
Enfin voilà un bon film à mettre entre tous les cœurs.

5 réflexions sur « Welcome »

  1. « nos gouvernants ne font-ils pas la politique qui est le reflet de ce que pense la société (idem pour les prisons). »
    Je trouve cette phrase choquante.
    Est ce que cela exprime la nouvelle façon de faire de la politique de certain, c’est à dire en effectuant des sondages comme le fontSarko et Ségo ?. On sait quand même qu’un sondage n’est un pas un vote. Effectivement Sarko, tout comme Ségo, suivent le moindre fait divers. Mais expriment t’ils l’opinion de la majorité en faisant ça. Je ne crois pas vu le nombre de conflit ouvert en ce moment contre le gouvernement qui sont largement soutenu par la population.
    Est ce que c’est le consommateur qui fait le marché ?. Non c’est sur. Les gouvernants se considèrent comme des élites et n’écoute en rien le bon peuple. Souvenez vous du référendum sur la constitution européenne, rejeter par 55% des électeurs que nos chers gouvernants de droite comme de gauche (PS) nous ont imposé sous un nouveau nom: le traité de Lisbonne, sans nous demander notre avis.

    Sur l’immigration et les sans papiers, le thème favori d’une partie de la droite (pas majoritaire) via le FN, repris par notre cher Sarko pour récupérer une partie de cette électorat. Cela suffit effectivement pour gagner des élections. Mais est ce que ce n’est pas bafouer l’opinion d’une majorité de son électorat qui n’est pas majoritairement xénophobe ?.

    Vous aurez remarqué que dernièrement l’on parle moins de l’immigration comme d’un problème économique. On découvre que l’économie est mondiale, que la crise est énorme et que l’immigration n’est rien à coté des errements du libéralisme libre échangiste. C’est facile de trouver l’immigrant comme un bouc émissaire, maintenant ils ont beaucoup de mal nos gouvernants à désigner les coupables…

    Pour revenir sur le sujet du film c’est le délit de solidarité. C’est quand même énorme d’associer ces deux mots: solidarité et délit !. Notre cher ministre à l’immigration (ex PS qui reprend la place de Hortefeux, d’extrême droite) peut mentir sur le fait que ce délit n’a jamais été utilisé en 65 ans (à voir ici: http://www.slate.fr/story/3843/eric-besson-menti-sur-le-d%C3%A9lit-de-solidarit%C3%A9). EricBesson a lui même indiqué au début de son mandat ces objectifs en terme de reconduction mais aussi d’arrestation selon ce délit de solidarité. Là encore il ne faut confondre cause et conséquence. Le gouvernant décide un chiffre qui n’a rien à voir avec l’existence du délit, un peu comme le marché impose sa loi au consommateur, ou le politicien induit un débat sécuritaire au citoyen.

    Bref. Tout ça pour dire une seule chose: Oui je suis volontaire et hébergeur de Sans Papier migrant ou non. Pas vous ?.

  2. Sans faire de politique je m’en tiens aux faits, les associations sont dépassées par l’ afflux de ces pauvres gens ,des femmes et des enfants depuis cet hiver. Il n’ y a plus désormais qu’un seul repas par jour et les douches sont supprimées depuis Octobre , on peut imaginer les conséquences sur leur santé; des douches municipales sont prévues début Mai et gérées par les associations « espérons ».
    Il faut savoir aussi qu’il n’ y a pas que Calais , une cinquantaine sur Norrent Fontes près de chez moi ; une personne a été placée en garde à vue plusieurs jours pour avoir aidé ces réfugiés en chargeant leur portable chaque jour.
    A Steenworde un groupe de 20 à 30 personnes est hébergé dans la salle paroissiale par une association « Terres d’ errance » ; un couple y risque gros car il accueille une maman et 2 enfants.
    Ensuite Cassel , St Omer, Loon Plage, Terdeghem ; on estime environ 2000 immigrés en partance vers l’Angleterre qui errent sur nôtre région .On ne voit pas d’ issue
    C’ est chez eux qu’il faudrait agir et leur donner la possibilité de vivre décemment ,mais la justice , l’égalité des chances et le profit ne vont pas de paire.
    Geneviève

  3. Réponse à Matthieu.
    Mes reflexions en sortant de voir ce film sont d’ordre philosophique et je comprends qu’en tant que Militant politique on puisse être choqué quand j’écris que la politique des gouvernants est le reflet de ce que pense la majorité. L’accueil de l’étranger, de l’homme différent est difficile surtout en temps de repli sur soi. De toutes façons je continue à penser qu’accueillir n’est pas un acte militant mais un acte d’homme civilisé. D’ailleurs ce n’est pas un hasard si la plupart des religions font obligation de cela.

  4. Une note d’optimisme : un sondage récent publié le 17 avril énonce que 77% des français sont opposés aux sanctions prises à l’encontre des personnes venant en aide aux migrants entrés clandestinement en France.

  5. Eric Besson et les enfants internés : la jurisprudence Laval-Bousquet http://endehors.org/news/eric-besson-et-les-enfants-internes-la-jurisprudence-laval-bousquet

    Lu sur Hacktivist news service : « Le rapport de la Cimade sur les centres de rétention pour 2007 nous apprend que cette année-là, 242 enfants y ont été enfermés. En 2006, ils avaient été 197. Nous ne disposons pas encore des chiffres de 2008, mais rien ne permet de penser qu’ils soient en baisse. Parmi ces 242 enfants, 183, les trois quarts, étaient âgés de 10 ans et moins. Deux remarques sur ce point : d’une part, le placement en rétention est la seule circonstance dans laquelle, en France, des enfants de moins de 13 ans peuvent être privés de liberté et enfermés. Par ailleurs, c’est la première fois depuis les sombres années de l’Occupation que des enfants sont internés.

    Aux termes de la loi, les mineurs ne sont pas expulsables. Comme les centres de rétention sont les antichambres de l’expulsion, les enfants n’ont donc rien à y faire. Aussi leur présence n’est pas enregistrée et l’administration considère qu’ils « accompagnent » leurs parents. Le Journal du dimanche du 8 mai nous apprend que depuis mercredi 6 mai monsieur et madame Bakhshiyan et leurs deux enfants, âgés de 9 ans et de 4 mois, ont été placés en rétention à Nîmes. Le juge des libertés a décidé que la procédure était irrégulière, mais le procureur qui agit sur les instructions du gouvernement a aussitôt fait appel et l’internement a été prolongé.

    Interrogé à ce sujet par le JDD,Eric Besson a répondu : « En France, on ne sépare pas les enfants des parents. » Il se réfère ainsi à une jurisprudence très ancienne, que l’on peut appeler la jurisprudence Laval-Bousquet. En 1942, interrogés par les autorités religieuses sur l’interpellation des enfants juifs, Laval et Bousquet répondirent en substance : nous avons jugé plus humain de ne pas séparer les enfants de leurs parents. Que, pour éviter la séparation des enfants et des parents, une autre solution existe, qui consiste à laisser toute la famille en liberté, cette idée n’a pas traversé l’esprit de Laval et de Bousquet en 1942, et apparemment en 2009, elle ne traverse pas non plus l’esprit de Besson.

    Les deux situations sont incomparables, dira-t-on ? Certes ! Le fait que la même réponse soit reprise, à soixante-sept ans d’intervalle, par Laval et Bousquet et par Besson n’est-il qu’une coïncidence ? Sans doute ; on me permettra de penser alors qu’il y a des coïncidences malheureuses, et qu’elles devraient tous nous inviter à la réflexion.

    Emmanuel Terray directeur d’études à l’EHESS.

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