Voyage en Arménie (suite 4 )

Voyage en Arménie (suite 4 )

Մարիետա , notre guide

Ou Marietta en arménien. La première lettre de ce prénom est Men c’est à dire le son « m ». L’une des 39 lettres de l’alphabet arménien. Celui ci a été inventé en 405 par Saint Mesrop pour que les arménien puissent lire la Bible. On peut penser que sans cette initiative la culture arménienne aurait été absorbée par les Perses et les Syriens comme d’autres.

La lettre Men dans le Parc de l’Alphabet arménien, créé en 2005 à l’occasion du 1600 ème anniversaire. Ce lieu est situé près du village de Artashavan au nord ouest d’Erévan.
A l’entrée du musée Matenadaran à Erevan : Mesrop Machtots et son disciple Korioun. Créateur de l’alphabet arménien

« …Elle parlait  en phrase sobre … » Marietta.

Marietta habite à Erevan en Arménie, sa profession est guide francophone. Elle a été professeure d’université et suite au décès de son conjoint, lui aussi professeur, et pour élever ses deux enfants elle a choisi le métier de guide en « freelance ». Pour nous elle travaillait avec l’agence Armenia Holidays.

Sa formation d’enseignante a fait merveille pour les explications sobres et claires . Que dire de son érudition en histoire de l’Arménie et surtout en architecture médiévale grâce à laquelle elle nous a fait découvrir toutes les richesses extérieures et surtout des intérieurs des monastères. Dans le musée Matenadaran, je l’ai vu suivre les explications d’un grand scientifique de passage, car elle veut toujours se perfectionner.

Grâce aux explications de Marietta nous trouvions toujours des spécificités aux lieux visités. D’ailleurs je retrouve parmi les photos ramenées des détails volontairement photographiés et je ne retrouve pas leur signification. J’ai sûrement été un mauvais élève de notre exceptionnelle guide et je m’en excuse.

Marietta notre guide pendant la visite du centre d’Erevan

Marietta cantatrice

A l’intérieur du deuxième mausolée rupestre du monastère de Guéghard ( 1288) Marietta nous invite à entendre l’acoustique exceptionnelle de cette église. D’ailleurs en sortant de ce site, nous rencontrons l’ensemble vocal de femmes qui s’y produit régulièrement, le quintet Luis que vous pouvez entendre à la fin du documentaire d’Arte : .

Dans le monastère de Khor Virap, église de la Sainte Mère, Marietta nous montre une particularité de la position de Jésus qui ne pouvait tenir ainsi sur la croix
Dans le cimetière de khatchkar à Noratous , Marietta n’hésite pas à demander la collaboration de vieilles dames du pays pour expliquer certaines inscriptions

Marietta gastronome

Dégustation de vin à Areni « le vin divin » puisque Noé aurait planté ici les premières vignes après avoir échoué son arche sur le Mont Ararat .
La cave située à Areni collecte les vendanges des vignerons de toute la région et sur la route du monastère de Noravank est une halte pour déguster ce vin de plus en plus renommé.
Blanc, rosé et rouge avec un petit air de Fitou

A quelques pas d’ici les archéologues ont retrouvé dans une grotte les restes de l’exploitation du vin qu’ils datent de 6000 ans.

Lors de ce voyage, l’agence arménienne avait fait en sorte que chaque midi nous découvrions un plat différent dans des restaurants différents. Marietta vient de m’indiquer nom et composition de quelques plats.

Dimanche…les feuilles de vigne et des choux plat appelé dolma
Lundi …plat d’épeautres sorti du four
Mardi…brochet roti du lac
Mercredi …
Jeudi…
Un gata (gâteau traditionnel) pour le dernier jour jeudi…

Marietta l’arménienne

Notre guide est amoureuse de son pays ; malgré les difficultés de la vie quotidienne elle défend de toutes ses forces l’Arménie et sa démocratie toute jeune, née le 21 septembre1991 alors que l’URSS se dissout.

J’ai l’impression que, pour tout l’or du monde, elle ne s’exilerait comme le furent obligés 11 millions de concitoyens que l’on retrouve dans le monde à cause du génocide et des conflits encore en cours.  Je pense à nos amis Arkadi et Almaz qui n’ont pas pu construire leur famille en Arménie, à cause de la nationalité d’Almaz originaire Azerbaïdjan, en guerre .

Pourtant ce n’est pas facile de vivre ici ;  le service militaire de deux ans est obligatoire   » il y a régulièrement des jeunes qui se font tuer parce que nous sommes toujours en guerre  » . Il est difficile de se loger et surtout de se chauffer « car l’hiver est rude à Erévan « . La corruption continue à gangrener la société : il est choquant de voir les hauts de la capitale construits de magnifiques villas au bas desquelles des genres de bidonvilles prolifèrent,  le luxe d’immenses centres commerciaux flambant neuf nous interpelle. sans oublier le nombre d’énormes et couteuses voitures  qui sillonnent la capitale…

Malgré tout cela Marietta est optimiste : « Nous espérons beaucoup des retombées du 17eme sommet de la Francophonie qui vient de se tenir à Erevan il y a quelques jours, c’est un moyen de se faire connaitre encore davantage et rayonner plus dans le Monde ». « Il y avait beaucoup de monde partout dans la ville !  » . Et puis il y a le mouvement social actuel que les jeunes mènent . Voir aussi cet article de Courrier International.

Moment de paix

Dans un restaurant du centre d’Erevan des photos anciennes de la ville sont comme étendues sur un mur. Elles retracent différentes phases de l’histoire de la capitale. Sur les « pinces à linge » sont notées les dates des événements.

A suivre : « Voyage en Arménie »suite 5

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